Le temps
Ma vie
Ces quelques sillons que les ans ont mis en cage,
Je les vois chaque jour marquer mon blanc visage.
Ils m'attachent au temps présent, au temps passé,
Pour des souvenirs la douceur m'en rappeler.
Je ne veux pas parler comme nos vieillards d'antan,
De la misère présente et du bon vieux temps,
De cette sagesse, grand fleuron de nos aînés,
Et de cette insouciance dont jeunesse est marquée.
J'aime mes tempes ainsi blanchies par l'hiver,
Ce cœur de vingt ans dans ma nuit de grand-père,
Mes lunettes d'écaille et ce pas hésitant,
Dans les rues fleuries de mon village d'antan.
J'aime ces petits matins de soleil inondé,
Cette terre qui respire, cette terre où je suis né,
Car je savoure à chaque instant l'eau de ce puits,
Dans un tourment sans fin qui sent bon ma vie.