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Souviens-toi

Adieu, je t'aime

La fleur du désir me serre les tempes,
Comme un étau sur un vieil établi.
Je ne peux retenir la flamme qui rougit,
Cette larme de sang gravée sur une estampe.

 

La tendresse n'est qu'un écrin d'argent,
Un joyau de pluie perdu dans un torrent.
Pourquoi me torturer par ta douceur,
Donne-moi ce que je cherche, l'amour voleur.

 

Ce ventre qui bat comme un chaton endormi,
Et qui ondule dans un brouillard de mai,
Ces seins que j'aime comme des fruits d'été,
Offre-les moi pour en puiser le cri.

 

Ce filtre d'amour qu'emporte la déesse,
Sur un plateau doré vers un oasis de roi,
Pour emprisonner ces colliers de caresses,
Dans tes yeux de satin, je le bois.

 

Si un jour, ce gris matin d'automne,
Me sépare de ta peau qui s'abandonne,
Alors emmène-moi au pays de Hécate,
Pour entendre dans la nuit cette sonate,

« Je t'aime amour, adieu ».

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