Souviens-toi
L'oiseau
Chacun de nous prétend connaître l'amour,
Mais on s'en étonne en le découvrant chaque jour.
Au travers d'un geste, d'un sourire, d'un baiser,
Il nous perce les flancs comme une flèche empoisonnée.
C'est ainsi que j'ai appris en te regardant,
Que le puits du désir et cette image d'antan,
Sur ton corps de femme inondé de douceur,
Ne me parlaient que le langage de l'oiseau chanteur.
Comme dit la chanson, « on l'oublie souvent »,
Et jamais on n'en parle au printemps.
Je crois qu'il ne faut pas l'asservir,
Pour qu'à tout jamais on ne le voit mourir.
Cette nuit je l'ai caressé de mes lèvres,
Pour qu'il s'abandonne et me donne la fièvre.
Mes doigts l'ont éveillé au soleil de mes sens,
Pour dans un frisson accueillir cette naissance.
Mais un vent de folie un soir l'a arraché,
Dans un élan de plaisir je l'ai vu s'envoler,
Comme le nid qu'un jour abandonne l'oiseau.